Le Gardien adressa un sourire joyeux à sa Maîtresse, alors qu'elle sortait de la voiture.

-Veuillez m'excuser Mademoiselle, mais je ne préfère pas tenter l'expérience.

Maïlys et son sens de l'humour incroyable... Youhou! En même temps, à force de tout prendre au pied de la lettre, il allait finir par chercher Ai à l'autre bout de la Terre simplement car elle lui avait dit "Va voir ailleurs si j'y suis..." lors d'un excès de mauvaise humeur.
Sauf que c'est là que venait le sauver son contrat qui l'obligeait à protéger sa bien aimée maîtresse, et de ce fait, de ne pas s'éloigner d'elle.
La jeune femme sortit de la voiture, et il referma la portière sans daigner adresser un regard à Mike alors qu'il se tournait vers Ai qui lui proposait son aide.
Il lui sourit, amusé par sa proposition, mais répondit poliement:

-Je n'en n'aurait pas besoin, Mademoiselle. Mais votre proposition est très touchante, et je vous en remercie.

Lucio s'inclina, avant d'aller à l'arrière de la voiture chercher les quelques sacs. Ils étaient désormais beaucoup moins lourds, du fait de toute la nourriture qu'ils avaient mangés ou engloutis, c'était encore à voir sur ce point. Et donc, il devrait pouvoir arriver à tout porter assez facilement.
Le jeune homme avait hâte de retrouver son costume habituel dans lequel il se sentait plus à l'aise que dans ces vêtements décontractés qui s'apparentaient, pour lui, à une sorte de pyjama.
Il avait toujours porté des costumes noirs, durs, alors se trouver dans cette tenue presque indécente pour lui était presque insoutenable.
Une fois qu'il s'était chargé de tous les sacs, il se tourna vers sa Maîtresse et lui sourit tout en lui présentant son bras:

-Y allons-nous?

Ils commencèrent à marcher plutôt normalement, mais petit à petit, le Gardien sentit bien que Ai avant plus de mal à finir le chemin seul et c'est pourquoi elle s'appuyait un peu plus sur lui, sans pour autant y mettre tout son poids.
Quelle délicate attention.
Sa Maîtresse demanda alors quelques mètres avant la porte d'entrée s'il s'était décidé sur ce qu'il allait utiliser tout d'abord pour lui concocter son thé, et ensuite son bain.
Effectivement, pour la boisson, il s'était décidé pour le Lotus qui, il l'espérait, détendrait la jeune femme, et pour le bain, il userait d'une huile relaxante mais pas trop forte, mélange de camomille et de néroli, qui devrait là aussi reposer Ai.

-Oui, je me suis bien décidé. J'espère que mes choix vous conviendront, vous me donnerez votre avis le moment venu.

Léger sourire, puis il ouvrit la porte de la grande demeure, la tenant quelques instants pour que Ai puisse la passer à son rythme.
Pour une fois, les magnifiques jardins n'avaient pas attirés l'oeil de sa bien aimée Maîtresse, c'était presque dommage. Dommage car ce poison lui ruinait la vie, évidemment, elle avait de la chance d'être en vie, mais c'était surtout à cause de lui qu'elle en patissait à ce point, et cela... C'était dur de se dire qu'il faisait si mal son travail.
Car oui, c'était par sa faute que Ai n'observait plus les arbres fruitiers de la même manière que lors de sa première venue.

Elle aurait tout aussi bien put s'appuyer de tout son poids sur lui que cela ne l'aurait pas gêné le moins du monde. Au moins, il se serait sentit utile pour la jeune femme, il lui aurait servit à quelque chose. Et puis, cette proximité avec elle n'était pas pour déplaire à Maïlys qui profitait de ce moment malgré la situation peu agréable.
Lorsque Ai lui proposa de l'attendre le temps qu'il prépare tout ce qu'il avait à faire, il hésita quelques seconde, restant tout d'abord sur place à observer sa Maîtresse en se demandant s'il pouvait vraiment la laisser seule ici, après tout, avec l'indélicatesse de Mike ou l'inquiétude perpétuelle de la femme qui servait depuis si longtemps Ai... Peut-être aurait-elle put se sentir agressée? Devait-elle être seule?

Maïlys prit alors une inspiration un peu plus profonde que précédemment après quelques instants, mais il finit par s'incliner poliment, lâchant un simple "Très bien Mademoiselle." avant de s'éloigner pour s'occuper un peu du confort de Ai. Mais avant cela, il devrait se changer, et c'est d'ailleurs ce qu'il fit en premier lieu, juste après une rapide douche, reprenant l'un de ses costumes apparemment taillés pour lui. Un marron sobre cette fois, parcourut de très fines lignes verticales bleu ciel, à peine visible à seulement un mètre de distance, allant évidemment de paire avec une chemise blanche et une cravate brune elle aussi. Son unique costume noir étant abimé par le sang de Ai, il devait se rabattre sur des couleurs plus... originales, bien qu'éternellement élégant, il se sentait un peu moins à l'aise que dans sa tenue habituelle.

Mais pour le moment, il laissa sa veste et la cravate de côté, remontant les manches de sa chemise pour s'occuper du bain de sa Maîtresse avec tout le professionnalisme dont il pouvait faire preuve au quotidien. Des gestes rapides et précis, fluides...
Ouvrir l'eau, chercher la valise, l'ouvrir, gauche puis droite, sortir les flacons en les plaçant en ligne, vérifier la température de l'eau, le débit d'eau qui coulait pour que le bain soit prêt pour l'arrivée de Ai, puis enfin, il commencerai à chercher le mélange parfait.
Un rituel qu'il avait exécuté plus d'une fois, à chaque fois les mêmes habitudes, toujours pareil, c'est donc pour cette raison qu'en une dizaine de minutes il avait déjà terminé son travail, descendant d'ores et déjà retrouver sa Maîtresse qui devait s'impatienter de sa lenteur.

La jeune femme sembla presque surprise de le voir redescendre aussi "vite", par contre lui, de son côté, ne pût s'empêcher de remarquer la tache rouge qui ornait le bas de sa Maitresse, évidemment car son instinct de parfait majordome lui ordonnait d'aller laver ce vêtement au plus vite -avec une forte dose d'amidon s'il vous plait-, mais aussi et surtout parce qu'à présent, il s'inquiétait particulièrement pour Ai.
Cependant, cette fois, il fit encore taire ses inquiétudes, reprenant son rôle parfait de servant, s'inclinant poliment.

-Désolé pour l'attente, j'aurais dut être plus rapide.

Maïlys se redressa et dit a nouveau en s'approchant de la jeune femme alors qu'il de maudissait pour sa tenue peu conventionnelle:

-Et excusez ma tenue, je préférais ne pas mouiller ma veste en vous préparant votre bain.

Il sourit a Ai, après quelques secondes ou il ne dit rien, puis il lui proposa son bras pour l'aider a monter les escaliers qui les séparaient de la chambre de cette dernière.

-Il vous faudra de nouveaux vêtements, j'ai peur qu'il me soit difficile d'enlever les taches de ceux-ci. fit calmement remarquer le Gardien alors qu'ils commençaient a s'avancer avec lenteur.

(Peut-être parce que n'était certaine du contraire? x) Désolé Goth, j'ai dut rater une ligne ou oublier un détail avec le temps, mia culpa °=° )

La voici donc, cette fameuse scène.
Elle, lui, dans la chambre alors qu'un bain bienfaisant n'attendait que que quelqu'un se plonge dedans pour y délaisser tous ses problèmes.
Même mal, tachée de sang et totalement vidée de ses forces, Ai restait d'un charme incroyable, tout simplement éblouissante, peut-être était-ce cette petite sensation de faiblesse, de petit animal qu'on devait protéger qui donnait au "chien de garde" cette impression si envahissante de perfection, d'attachement, et même d'admiration.
Alors quand Maïlys s'était imaginé cette scène plus d'une fois, ce n'était pas dans ces conditions, mais étrangement, ce qu'il vivait en ce moment n'avait franchement rien de décevant, oh évidemment, il ne pourrait defaire lentement les lacets de ses habits, faire tomber son haut avant de faire glisser d'une main légère la bretelle de lingerie fine qui soutenait la délicate poitrine de sa si précieuse maitresse. Non, il ne pourrait pas, tout comme il ne pourrait sûrement pas malgré son désir de l'aider, la conduire jusqu'à ce bain, la plonger dans l'eau chaude, lui masser le dos entre les omoplates avant d'humblement quitter la salle. En définitive, le Gardien se doutait parfaitement qu'il ne pouvait tout simplement pas être le Gardien parfait qu'il désirait tant devenir pour elle, mais même si cela lui serrait le coeur, il savait que quelques fois, la solitude pouvaient être le meilleur baume au coeur.
Alors il ferait avec. Il n'avait pas le choix.

Lucio s'assura une dernière fois que la jeune femme s'était bien stabilisée sur ses jambes, capable de marcher aisément dans l'espace de la petite chambre, avant de faire un pas en arrière en lâchant Ai, puis de s'incliner a nouveau en demandant simplement:

-Je pense me retirer si vous n'avez plus besoin de moi. Puis-je...?