Hello Everybody.

Je vais vous faire découvrir un jeune homme ordinaire dont la vie va basculer lorsque sa mère lui apprend qu'ils sont, dans sa famille, des sorcier(e)s.
Cette histoire sera en plusieurs messages que je mettrai au fur et à mesure que je les écriraient.

Partie 1: Le commencement.

Un discret sourire s'esquisse sur mes lèvres fines et tirées.
Mon index rougit par les heures d'acharnement pour en ronger l'ongle tourne la lourde page du grimoire poussiéreux posé en équilibre sur la table de la salle à manger.
J'ai perdu la notion du temps ; seul le doux parfum de chocolat chaud venant me chatouiller les narines me convint qu'il n'est pas loin de cinq heures. Ma mère en boit toujours une tasse l'après-midi.

Avec ses grands yeux d'un bleu translucide surmontés de sourcils d'un auburn grisonnant s'accordant à merveille avec ses cheveux épais toujours tirés à quatre épingles, elle est pour moi la plus belle des mères que l'on puisse avoir.

« Joshua ! »

Je n'ai l'honneur d'être appelé par mon deuxième prénom que lorsque je fais quelques chose de mal, ce qui n'est pas bon signe.
Je me replonge dans mon interminable lecture tandis que sa main quelques peu flétrie se pose sur mon épaule.

Depuis quelques temps elle revient à la charge avec ses histoires de sorciers, m'obligeant à m'instruire sur tout les sorts dont je pourrai éventuellement me servir une fois mon côté occulte manifesté.
Elle me fait rire.

Partie 2. Retrouvailles.

J'aime entendre sa voix grave raisonner dans le couloir lorsque qu'il fait son retour. J'ai constamment peur qu'il ne rentre pas, qu'il s'évapore dans la nature et que jamais il ne revienne.
Mais ce matin, il est là, son sac à dos en toile sur les épaules et son immense sourire éclatant scotché aux lèvres.

« Mon frère est enfin un homme. » s'exclame t-il alors que j'entend ses lèvres claquer contre les joues de ma mère avant qu'il ne reprenne :

« La majorité se fête Zach. Aujourd'hui est un grand jour. »

Les années sont passées tellement lentement en son absence que j'ai l'impression d'être resté sur mes quinze ans.
Lui est toujours comme avant, les cheveux noirs coiffés comme bon leur semble, les yeux d'un bleu perçant ... Et moi : la tignasse auburn ondulant légèrement, le regard d'un gris/vert tristounet.
Seulement quatre ans nous séparent mais nous sommes si différents.

« Ianichou. » dis-je tandis qu'un petit sourire mesquin se dessine sur mon visage.
Ma grand-mère l’appelait comme ça avant qu'il ne quitte le nid et commence à voler de ses propres ailes... Il est d'ailleurs partit tellement loin et tellement longtemps !
Je me demande ce qu'il a pu faire et ou il a pu aller durant toute ses longues années d'errance et de silence.

« Mon poussin. » me répond t-il en m'adressant la même mimique.

Je me force à sourire, la bouche étonnement serrée.
Tu n'es pas revenu pour moi pas vrai ? Tu as besoin d'argent ? Dis moi pourquoi tu es revenu, pourquoi maintenant ? Ou étais-tu ?
Toutes ses questions me brûlent les lèvres et se bousculent dans ma tête.
Je veux savoir, je veux qu'il se confesse et qu'il enlève tout ce poids qui pèse lourd sur ma conscience depuis trop longtemps.
J'aimerai tant le ré-entendre me confier ses petits secrets... Qu'il me détaille le corps d'une fille rencontrée sur la plage... Qu'il me compte ses nombreux week-end passés à l'extérieur.

Plus rien ne sera comme avant, je le sais.
Et pour ça, je lui veux, oui, je lui en veux.

Partie 3 : Découverte.

Mes manches sont repliées sur mes coudes. La pluie fine s’abat avec frénésie sur mes avant-bras à présent nu.
Pour la énième fois, j’appuie le talon de ma chaussure sur le frein et les vieilles roues usées de ma Chevrolet rouge délavée glissent sur la route humide.
Même si à l’extérieur le temps est maussade, j’ai décidé de laisser la fenêtre ouverte pour que les gouttelettes pénètrent l’habitacle et me rafraichissent le visage.
Et puis, l’odeur de la forêt est si bonne à sentir lorsqu’il pleut !

Ce matin, à mon réveil, mon frère était de nouveau parti. Son attitude durant les quelques jours qu’il avait passé avec nous ne présageaient pas une autre disparition si rapide et si soudaine.
J’avais fermé les yeux sur le manque de confiance que je lui accordais et son naturel était revenu au galop sans que je puisse m’en apercevoir.

J’entame un virage, puis un autre. Personne ne passe par cette route sinueuse à cette heure-ci. Je décide de laisser le moteur se dégourdir les jambes sans m’apercevoir qu’une fourgonnette arrive en face.

BAM.
Le choque est brutal, surnaturel. Pourtant, je ne ressens rien. Pas la moindre douleur ni le moindre soubresaut.
La scène se déroule sous mes yeux mais je ne suis que spectateur […]

« Maman, maman, maman.. » je répète sans cesse alors que mes doigts tremblants tapent avec empressement son numéro de téléphone.
Je suis sur le bord d’une route, indemne mais avec la conviction qu’il s’est passé quelque chose d’anormal.
J’halète, je suffoque. Je presse mon pouce sur mon coup pour sentir mon poult s’accélérer inlassablement.

« Il était tant que cela arrive mon enfant. »
La voix de ma mère raisonne dans ma tête. Je n’avais pas pris toutes ses histoires rocambolesques au sérieux et pourtant, avant même que j’ai pu ouvrir la bouche, elle savait exactement dans quelle situation délicate j’étais.

Dernière modification par 0megae (2012-06-09 15:35:37)